Deux femmes sont là , dans un endroit unique, clos, confiné, étouffant, dont on ne sort pas. C’est un lieu suspendu, tantôt chambre de Madame – leur maîtresse, tantôt palier ou mansarde; c’est à la fois une métaphore du bagne et un lieu mental. Il y a des fleurs en papier à profusion, quelques tenues pendues ici et là , de l’eau qui coule de l’évier, des jeux de sociétés.
Elles se disent sœurs, mais faut-il les croire? À tour de rôle, elles se mettent en scène dans des jeux de pouvoirs, leur permettant de rejouer et de déjouer l’emprise de Madame.
À force de brouiller fiction et réel, et comme une sorte d’apothéose de ce qui ressemble de plus en plus à un rituel, seul le meurtre de Claire viendra les délivrer de cette boucle.
Avec ce spectacle, Isis et Maïa cherchent à construire différents niveaux de jeu. En partant d’un « degré zéro » – celui du présent, non fictif, partagé avec le public – la pièce de Genet leur permet de tout explorer: une parole lyrique, naturaliste, épique, un jeu physique, parfois dansé.