OH MÈRE

Conte cruel à la croisée des arts du geste, du théâtre et du clown.

Aristocrate déchue, une mère enceinte refuse d’accoucher depuis des années, partageant son quotidien avec son éternelle fille unique, qu’elle méprise. Un jour, deux enfants ploucs, un frère et une soeur en cavale, font irruption dans leur foyer. Prise de pitié, la mère les adopte immédiatement. Les enfants sont domestiqués, la fille s’encanaille. 

« L’enfance, c’est le paradis encerclé par la mort »
Hélène Cixous

À l’origine d’OH MÈRE, il y a une pulsion esthétique : Celle de convoquer au théâtre, une imagerie grotesque, avec ses corps excessifs, métamorphosés, pathétiques. Cette façon de tordre le réel pour faire jaillir le monstrueux, représente pour moi une occasion purement théâtrale de troubler notre perception normative, et plus précisément ici, de traiter la violence et le délire qui sous-tendent les rapports parents-enfants. Au coeur de la pièce. 

OH MÈRE est un conte cruel qui place au centre de la narration la figure d’une Mère. Une mère névrotique qui ne sait plus quoi faire pour que sa fille Marlène la regarde. Une mère au ventre disproportionné, enceinte depuis des années et qui ne parvient pas à accoucher. Une mère qui ne sait pas jouer à la mère, ou qui ne veut pas. Une mère dévorée par ses névroses et qui en devient dévorante. Une mère enfant, comblant son angoisse par l’invention d’une multitude de jeux dont elle se lasse à peine commencés. Une mère Ogresse.

En parallèle, une autre famille est venue se greffer à cette situation initiale : celle d’un frère et d’une sœur en fuite, le frère vient de tuer ses parents. La rencontre entre ces deux familles est le début de notre histoire, que nous écrivons collectivement, au plateau, dans un aller-retour permanent entre la mise en scène et les comédien.ne.s.

Pour écrire ce conte, je me suis inspirée de deux histoires, l’une merveilleuse, « le conte du Genévrier » des frères Grimm et l’autre réaliste, « le fait divers de Pierre Rivière » et son adaptation cinématographique. Deux histoires comme points de départ à une réflexion sur la maternité que je tisse dans ce spectacle.

OH MÈRE est un récit de la maternité avec tout ce qu’elle peut contenir de noeuds, de noirceur, de pulsions de vie et de mort. C’est aussi le récit de trois enfants qui peinent à grandir sereinement et qui, par des jeux parfois transgressifs, tendent, peut-être, vers une voie émancipatrice.

Avec ce spectacle, je veux affirmer un théâtre gestuel. Le langage sera celui du corps. Un corps extra-quotidien. Proche du clown et du masque, les corps seront transformés, les caractères augmentés, les figures grotesques. Le grotesque m’intéresse par sa faculté à perturber la normalité, il crée un renversement des valeurs et donne forme à des peurs, des démons, avec la possibilité d’en rire. Un rire qui nous surprend, un rire exutoire.

Asja Nadjar

OH MÈRE

Mise en scène – Asja Nadjar

Avec – Antoine Amblard, Claire-Marie Daveau, Alicia Devidal et Maïa Foucault

Collaboration artistique – Chloé Astor
Lumières – Emma Schler et Titiane Barthel
Scénographie – Benjamin Fourcy
Costumes – Elena Bruckert
Création sonore – Chloé Astor
Maquillage, création prothèses – Jean Ritz
Administration, production – Amandine Scotto
Création teaser et captation : Lucas Delesvaux

Production – LA HUTTE

Coproductions – L’ÉCAM et le Groupe Geste(s)

Projet soutenu par la DRAC Île de France, la Région Île de France et la Ville de Paris.

Résidences 
Le Pavillon de Romainville, L’ECAM Kremlin Bicêtre, La Fonderie au Mans dans le cadre du plan de relance 2022 de la DRAC Pays de la Loire, La Manekine scène intermédiaire des Hauts de France et la Communauté de Communes des Pays d’Oise et d’Halatte, Les Plasticiens Volants dans le cadre du dispositif Transat financé par le Ministère de la Culture et les Ateliers Médicis.

Merci à La Pokop et l’Université de Strasbourg, la Compagnie la Gueule Ouverte et Geoffrey Rouge-Carrassat ; au Théâtre de la Reine Blanche ; La Maison Artagon ; Le CNSAD ; Le Hall de la chanson et à l’Eventuel Hérisson bleu.

DATES 23/24

Création le 2 décembre 2023 Pavillon de Romainville (93)
du 6 au 10 décembre 2023 Théâtre de la Reine Blanche (75)
26 mars 2024  – ECAM, Kremlin Bicêtre (94)
6 avril 2024 – La PoKop – Strasbourg (67)

 

2021

le 13/12 – Projet lauréat des Plateaux du Groupe Geste(s) au Théâtre Jacques Carat de Cachan (94)

2022

du 14 au 18/02 – Résidence à La Manekine – scène intermédiaire des Hauts-de-France (60)
le 01/04 à 16H – Sortie de résidence publique au Pavillon à Romainville (93)
du 05 au 10/12 Résidence à La Fonderie au Mans (72)

2023

le 23/02 à 15h30 – Sortie de résidence au Pavillon de Romainville (93)
avril – Résidence d’écriture à la Maison Artagon (45)
du 04 au 08/09 – Résidence à l’ECAM Kremlin Bicêtre (94)